Sujet : Expliquer la pauvreté
L’émergence du capitalisme au sixième siècle s’est accompagnée d’une mutation profonde de la société marquée par un phénomène objet d’attention et de réflexion compte tenu de sa complexité qu’est la pauvreté. Perçue alors comme un état de dénuement à la fois matériel qu’immatériel pouvant empêcher toute possibilité d’épanouissement de l’individu au sein d’une société donnée, cette privation comporte dès lors des coûts qu’il faudra absolument élucider. Si elle peut tirer sa source dans la gouvernance liée à la structure interne de chaque Etat, elle peut se justifier par les dotations des individus en facteurs de production, mais s’expliquer aussi par l’allocation inefficace des ressources publiques. Dans cette optique, comment étudier méthodiquement ce fléau ?/ Quel diagnostic profond faut-il faire de ce fléau ? Quelles-en-sont les sources évidentes ? Comment concevoir ses implications ? Quelles issues faut-il proposer pour la réduire ?
La conduite d’une telle réflexion consistera à identifier alors ses causes. Partant, une évaluation des conséquences relatives de cet état de privation sera effectuée. Ce cadre sera donc approprier pour envisager des solutions susceptibles de la réduire de manière significative.
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Réduire la pauvreté compte tenu de son étendue et de ses nombreuses facettes nécessite d’identifier ses fondements. Ceux-ci peuvent être d’ordre politique appréhendé à travers le système politique. , économique en termes de dotation en facteurs de production et social quant aux inégalités parlant d’opportunité.
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En effet, le déficit en matière d’alternance politique pose le problème de la crédibilité des élections. Ainsi, les institutions et le système législatif qui en découlent ne prennent pas toujours en compte les intérêts des pauvres dans les processus de décision. La marginalisation et les disparités s’invitent augmentant la fracture sociale. La gouvernance est mise en mal, partant l’instabilité politique et la viabilité des stratégies de lutte contre la pauvreté.
Quant à l’aspect économique et social, il peut être recherché dans les dotations inégales en moyen de production. Sur certains continents, le problème foncier et l’accès à la terre, compte tenu de leur mauvaise répartition pourraient expliquer la pauvreté et sa persistance. S’agissant des conditions d’accès au capital financier mieux aux ressources financières, la pauvreté résulterait des difficultés à y accéder d’une part et d’autre part de la mauvaise distribution du crédit et de l’épargne. Parlant du capital social à savoir la santé, l’éducation et l’eau potable le niveau de leur accessibilité pourrait en outre mettre en évidence la pauvreté. En effet, ce capital, qualifié d’infrastructure sociale de base à travers leur dotation peut également justifier la fragilisation de l’individu. Aussi dans certains pays, les pratiques séculaires mieux les us et coutumes entrainent la marginalisation de certaines communautés. En effet, le phénomène de caste produit l’effet de reproduction et pourrait expliquer également la pauvreté.
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De ce qui précède, la pauvreté pourrait avoir alors un fondement profond dans les normes relatives à chaque Etat, mais aussi dans les possibilités d’accès à l’emploi et aux services sociaux de base. Par conséquent, l’effet conjugué de cette privation aura des implications qu’il faudra mettre en exergue.
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Les implications politiques, économiques et sociales de la pauvreté sur l’existence humaine.
Sur le plan politique alors, si le problème peut se solder par des troubles liés à des revendications dans les pays développés, force est d’admette que dans les pays en développement, il se manifeste autrement. Dans la mesure où la fragilisation du tissu social ouvre la voie aux conflits armés et pire à des guerres civiles. Ce qui par conséquent traine le placement massif des populations et partant exacerbe la pauvreté en amenuisant les progrès parfois entamés.
Concernant le volet économique et financier, cette situation nuira alors à la performance économique et financière. La pauvreté est un facteur de blocage de la croissance et du développement. Le faible niveau de revenu qui la caractérise entraine un faible niveau de demande intérieure et l’étroitesse du marché de consommation, ce qui déprime les investissements productifs faute de manque de débouché et aboutit à une faible productivité. La faiblesse de l’épargne intérieure qui en découle ne peut répondre au besoin de financement des investissements. Ces facteurs réduisent donc les accès des individus.
Sur le plan social et environnemental enfin, la généralisation de la pauvreté et les difficultés de survie qu’elle engendre sont source de mécontentement et de soulèvement populaire. Elle suscite des frustrations et des remous politiques et accroissent les risques sociaux voire les guerres civiles et les sécessions. Elle pousse souvent les démunis à exercer des pressions incontrôlée sur l’environnement afin d’assurer leur survie. Ainsi certaines pratiques agricoles à savoir la culture sur brulie, l’exploitation abusive de la forêt ne peuvent qu’avoir des conséquences néfastes sur l’environnement.
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En somme, la pauvreté peut avoir un coût politique, économique et social indéniable sur le bien-être de l’individu voire de la société toute entière. Ainsi, la pauvreté induit la pauvreté et la multiplicité de ses facettes imposent que des solutions appropriées lui soient proposées.
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Les issues appropriées pour un environnement stable susceptible de réduire significativement ce fléau.
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Il s’agit pour cela de renforcer la gouvernance qui passe par la lutte contre la corruption. L’instauration de la démocratie pour agir sur le fonctionnement des institutions ou la décentralisation pour changer la structure de ces institutions. En effet, la gouvernance pourrait être la clé de voûte des politiques nationales de lutte contre la pauvreté. Dans la mesure où elle englobe d’une part les méthodes de répartition du pouvoir et d’autre part la gestion efficace des ressources et des problèmes d’ordre publics. La démocratie qu’elle induit suppose la tenue régulière d’élections libres ouvertes à tous. La décentralisation qui en découle également pourrait réduire significativement la pauvreté.
Economiquement, il faudrait prôner des stratégies de croissance économique qui se traduisent par un accroissement sensible du revenu des pauvres et l’amélioration d’indicateurs clés tels que le bien-être social, une nutrition saine, l’accès à l’eau potable, l’éducation de base, les soins de santé primaires et la disponibilité d’emplois rémunérés. L’adoption de ce principe, implique l’élaboration et la mise en œuvre de politique de développement, susceptible de promouvoir une croissance économique à base élargie touchant toutes les couches de la société. A ces normes économiques, il faut ajouter les des mesures d’ordre sociale. L’implication de la société civile concernant le rôle qu’elle peut jouer pourrait être une piste à exploiter. En effet, elle peut organiser les populations démunies en association ou en communauté. Ainsi, il serait facile de prendre en compte leur préoccupation et promouvoir leur intérêt. Cette démarche peut atténuer les possibilités de conflit social d’une part et d’autre part, trouver des compromis satisfaisant l’ensemble des populations. La cohésion sociale s’en trouverait renforcée, ce qui peut atténuer voire faire reculer la pauvreté.
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En somme donc, les solutions appropriées nécessite l’implication des pouvoirs publics à travers les stratégies appropriées qu’ils peuvent déployer à cet effet. Egalement, la participation de la société civile peut être souhaitable.
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A la lumière de cette réflexion/ Somme toute/ En somme/ Porter la réflexion sur la pauvreté a constitué le centre d’intérêt de cette analyse. Si ce fléau peut se justifier différemment dans le temps et dans l’espace, force est d’admettre qu’il est un thème récurrent au sens des organisations internationales de développement. Raison pour laquelle des instruments de mesure tant au niveau du PNUD que de la Banque Mondiale sont mises en place à cet effet. Outre le seuil de pauvreté unanimement admis pour l’évaluer, les OMD, institués par l’ONU en ont fait une priorité et il n’en demeure pas moins des ODD. La quête d’un environnement harmonieux reste donc une préoccupation majeur tant au niveau national qu’au niveau supranational. Toutefois, la prise en compte des facteurs culturels et sociologiques, un pouvoir de négociation beaucoup plus accru dans la dynamique d’une mondialisation aux effets beaucoup plus atténuer ne pourrait-il pas être une réponse suffisante pour inclure toutes les franges de la population ?
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