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ADULTÉRANT, ANTE. ADULTÉRATION. ADULTÉRER

Photo du rédacteur: Bléa AlbanBléa Alban

 

1. Adultérer : Conjugaison et usage général

Le verbe adultérer (du latin adulterare, altérer, falsifier) connaît une particularité orthographique : il change l’é en è devant une syllabe muette, sauf au futur et au conditionnel.Exemples :

  • Présent : il adultère.

  • Passé simple : il adultéra.

  • Futur : il adultérera.

  • Conditionnel : il adultérerait.

 

2. Adultérer en français juridique : Sens propre

En droit, adultérer revêt un sens technique et précis. Il désigne une altération coupable, c’est-à-dire une modification illégale ou frauduleuse d’une substance ou d’un produit. Cet usage est courant dans les textes juridiques et réglementaires, notamment en matière de santé publique, de commerce et de propriété intellectuelle.

Exemples d’utilisation :

  • « La vente des produits adultérés est interdite. »

  • « Adultérer des médicaments, des monnaies ou des denrées alimentaires constitue une infraction pénale. »

Cas concret :

  • Adultération du lait : Ajout d’eau pour en augmenter le volume, pratique également appelée mouillage du lait.

  • Adultération des médicaments : Modification de la composition d’un médicament, rendant celui-ci inefficace ou dangereux.

Synonymes juridiques :

  • Falsifier : Altérer volontairement pour tromper (voir FALSIFICATION).

  • Dénaturer : Changer la nature d’un produit.

 

3. Adultérer au sens figuré : Un archaïsme

Dans un sens plus large, adultérer peut s’appliquer à des éléments non matériels, comme un texte, une langue ou un acte juridique. Cependant, cet usage est considéré comme un archaïsme et est souvent remplacé par des termes plus modernes.

Exemples :

  • Adultérer un acte : Falsifier un document officiel.

  • Adultérer la langue : Corrompre ou déformer une langue (ex. : introduire des anglicismes excessifs).

  • Adultérer un texte : En altérer le sens ou l’authenticité.

Termes modernes à privilégier :

  • Falsifier un acte.

  • Altérer ou corrompre la langue.

  • Déformer ou interpréter faussement un texte.

 

4. Adultérant, ante : Substantif et adjectif

Le terme adultérant (substantif et adjectif) désigne une substance étrangère ajoutée à un produit pour en modifier la composition, souvent dans un but frauduleux.

Usages courants :

  • Substantif : « Les adultérants dans le tabac peuvent nuire gravement à la santé. »

  • Adjectif : « Une matière adultérante a été détectée dans ce lot de médicaments. »

Contexte spécifique :

  • Tabac : Les adultérants sont des substances ajoutées par les fabricants pour réduire les coûts ou modifier les propriétés du produit (ex. : agents de remplissage, arômes artificiels).

  • Alimentation : Ajout de produits chimiques ou de substances non déclarées pour augmenter frauduleusement les profits.

 

5. Adultération : Le résultat de l’action d’adultérer

Le substantif adultération désigne le processus ou le résultat de l’action d’adultérer. Il est souvent utilisé dans des contextes juridiques, scientifiques ou commerciaux.

Exemples :

  • « L’adultération du lait par ajout d’eau est une pratique frauduleuse. »

  • « L’adultération des médicaments peut avoir des conséquences graves sur la santé publique. »

Synonymes :

  • Altération : Modification, souvent négative, d’un état ou d’une substance.

  • Falsification : Action de tromper en modifiant un produit ou un document.

 

6. Adultérer vs Altérer et Falsifier : Nuances

  • Adultérer : Insiste sur l’aspect coupable ou frauduleux de l’altération.

  • Altérer : Plus général, peut désigner une modification sans intention frauduleuse.

  • Falsifier : Implique une intention de tromper ou de manipuler.

Exemple comparatif :

  • « Le lait a été adultéré par ajout d’eau. » (intention frauduleuse).

  • « Le document a été altéré par l’humidité. » (modification involontaire).

  • « Le contrat a été falsifié pour dissimuler des informations. » (intention de tromper).

 

7. Adultérant dans le domaine de la santé et de la consommation

L’usage du terme adultérant est particulièrement courant dans les domaines de la santé et de la consommation, où il désigne des substances ajoutées à des produits pour en modifier la composition, souvent à l’insu du consommateur.

Exemples :

  • Tabac : Les adultérants ajoutés au tabac peuvent inclure des agents de remplissage, des arômes artificiels ou des produits chimiques nocifs.

  • Alimentation : Ajout de colorants, conservateurs ou autres substances non déclarées pour tromper le consommateur.

Enjeux :

  • Santé publique : Les adultérants peuvent avoir des effets néfastes sur la santé.

  • Transparence : Les consommateurs ont le droit de connaître la composition exacte des produits qu’ils achètent.

 

8. Adultération et Falsification : Distinctions juridiques

Bien que souvent utilisés comme synonymes, adultération et falsification présentent des nuances importantes :

  • Adultération : Se concentre sur l’altération d’une substance ou d’un produit.

  • Falsification : Implique une intention de tromper, souvent par la création de faux documents ou de produits contrefaits.

Exemple juridique :

  • « L’adultération des médicaments est punie par la loi, tout comme la falsification des ordonnances. »

 

Conclusion

Les termes adultérant, adultération et adultérer occupent une place importante dans le vocabulaire juridique et technique, notamment en matière de santé publique, de commerce et de propriété intellectuelle. Leur usage précis permet de décrire des situations d’altération frauduleuse ou illégale, tout en soulignant les enjeux de transparence et de protection des consommateurs. Bien que adultérer puisse parfois être remplacé par des termes plus modernes comme falsifier ou altérer, il conserve une spécificité qui en fait un outil linguistique précieux dans des contextes spécialisés.

 

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