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INTRODUCTION GENERALE Les progrès de la science sont intimement liés à ceux de la méthode. Une recherche effectuée sans méthodologie préalable, est condamnée à errer sur les chemins sinueux de l’herméneutique (l’interprétation) et de l’extrapolation aléatoire. L’absence de méthode entraine, en effet, une perte de temps et d’énergie considérable. Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne peut y avoir de science sans méthode. L’empirisme existe bel et bien, mais on affirmera en paraphrasant RABELAIS qu’ «une science sans conscience méthodologique n’est que ruine de la recherche». L’intérêt d’une méthodologie propre aux sciences humaines et autres, ne fait plus de doute depuis DESCARTES et son discours de la méthode. Cet intérêt est aujourd'hui d’autant plus impérieux face à l’immensité des champs du savoir et de l’éclatement extraordinaire des disciplines, qu’il est urgent de maitriser un discours de la méthode pour conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. La méthode désigne l’ensemble des démarches que suit l’esprit humain pour découvrir et démontrer un fait scientifique. S’interroger sur la méthode, c’est s’interroger sur la voie (odos en grec) suivie pour mener à bien une recherche. L’étude des méthodes de la recherche et de la connaissance scientifique est l’objet de l’épistémologie ; mais la méthodologie est partie intégrante de toute discipline qui se veut scientifique. On peut, bien sûr, acquérir une méthode de travail et de recherche par simple imprégnation, c’est-à-dire en imitant ou en fréquentant un maitre à penser. Mais, il semble plus utile et plus formateur de donner aux étudiants chercheurs les outils de leur autonomie en expliquant les fondements de la recherche et les approches méthodologiques possibles. L’étudiant chercheur pourra ainsi se lancer dans le projet en connaissance de cause, armé des outils conceptuels nécessaires et non pas au gré du hasard ou à tâtons. La conduite de projet de recherche concerne l’organisation méthodologique mise en œuvre pour faire en sorte que l’ouvrage, c’est-à-dire le mémoire ou la thèse, réponde aux exigences académiques et qu’il soit conforme aux attentes du directeur et de l’institution. Le choix d’une méthodologie pour conduire son projet, bien que contraignant, est un atout qui permet à l’étudiant de mener une recherche organisée selon des règles clairement exprimées et discutées avec le directeur de recherche. Tout d’abord le projet doit s’inscrire dans le cadre des programmes de recherche de la structure d’accueil (école doctorale, centre de recherche, laboratoire, unité de recherche…). C’est la raison pour laquelle, il est nécessaire, avant même de se lancer dans le projet, de définir le domaine de recherche dans lequel l’étudiant veut s’intégrer. Une fois inscrit, le projet de recherche doit suivre différentes étapes au terme desquelles certains contrôles doivent être effectués. Chaque étape fait l’objet d’une validation à partir d’un document spécifique. Cela permet de vérifier l’adéquation du travail mené par rapport aux objectifs et aux délais définis pour le projet.Les entretiens avec le directeur de recherche sont la forme la plus courante de validation des étapes. Il convient de les multiplier afin de déceler au plus tôt les éventuels problèmes et pouvoir ainsi s’adapter aux aléas non prévus initialement. De plus, cela permet une meilleure maitrise du temps alloué à chaque étape de la recherche ; ce qui signifie qu’il faut d’emblée une sorte d’échéancier avec le directeur en prévoyant des dates à respecter. Dans la pratique, le travail doit être découpé de manière schématique en trois (3) grandes phases :
- Une phase préparatoire ; - Une phase de réalisation ; - Une phase de finalisation.
Ø La phase préparatoire
Elle permet de choisir le sujet, de le circonscrire, de déterminer un objet de recherche spécifique et de s’assurer de sa faisabilité en répertoriant notamment les documents disponibles, les travaux antérieurs, etc.
Ø La phase de réalisation
Elle comporte l’élaboration d’un plan de travail et d’un plan de rédaction. Elle commence par une analyse de l’existant avant d’élargir la recherche à ce qui est inconnu. L’étudiant chercheur doit alterner les phases de documentations avec les phases de rédactions pour ne pas se trouver, en bout de course, submergé d’information hétéroclites dont il ne sait que faire ni comment les organiser.
Ø La phase de finalisation
Elle consiste à soumettre l’ouvrage au directeur pour validation et contrôle de qualité. Elle englobe également les éventuelles demandes d’aménagement, d’approfondissement ou simplement de précision. Cette phase est couronnée par la soutenance publique et les discutions des résultats de la recherche. Durant toutes ces phases précitées, le suivi du directeur de recherche est essentiel car il permet de cadrer le travail tant sur le plan scientifique que technique. L’étudiant chercheur ne doit pas hésiter à poser toutes les questions qui le taraudent ; même s’il les juge parfois futiles ou trop simple. La plupart des interrogations sont souvent légitimes et permettent d’éviter le hors sujet ou le contre sens. La concrétisation de ces trois (3) phases peut être déclinée suivant les modules ci-après :
Ø MODULE 1 : Le choix du sujet ; Ø MODULE 2 : Le plan de travail et la recherche approfondie de la documentation ; Ø MODULE 3 : Le plan définitif et la structuration de la rédaction ; Ø MODULE 4 : La présentation formelle ; Ø MODULE 5 : La bibliographie, les annexes, tables et indexes ; Ø MODULE 6 : La soutenance.
MODULE 1 : LE CHOIX DU SUJET Le sujet choisi doit l’être en rapport avec un domaine. Ce domaine doit être déterminé par l’étudiant chercheur. Fera-t-on du droit public ? Du droit privé ? ou de l’histoire du droit ? Ensuite il faudra encore préciser le champ de la recherche. Section 1 : LA DETERMINATION DU DOMAINE DE RECHERCHE La détermination du domaine de recherche est gouvernée par des paramètres objectifs qui offrent des marges de choix relevant de la stratégie ou de tactiques. Paragraphe 1 : Les paramètres objectifs La détermination du domaine de recherche est étroitement définie pour les mémoires de master2. En effet, les mémoires de master sont nettement orientés par le master que l’étudiant suit. Pour un master de droit public, le domaine tiendra du master de droit public lato sensu en respectant les règles spécifique du contrôle de connaissance du master de référence. Il en est de même du master de droit. Les masters resserrés autour d’un champ et non d’un domaine, c’est-à-dire d’un thème ou d’un secteur de recherche plus spécifique évidement, exigerons des choix plus restreints.Par exemplepour un master 2 de droit économique communautaire, on voit mal comment un étudiant chercheur pourrait choisir un sujet classique de droit constitutionnel. En revanche, le choix du domaine peut se porter sur des croisements avec le droit international économique ou avec le droit interne public ou privé économique. Si, par exemple, un étudiant est attiré sur des sujets sur la communication politique, il lui faudra bien réaliser que pour un mémoire en droit, nécessairement, l’examen des domaines juridiques devra être prééminent. C’est par l’examen d’une dynamique que la question se posera dans d’autres thèmes car il n’est pas évident que pour toute dynamique électorale, en visant le sujet communication politique, les éléments juridiques puissent être déterminants. S’ils ne le sont pas, l’étudiant devra choisir entre son intérêt pour le sujet et la dominance de son master. Paragraphe 2 : La stratégie et les tactiques Au regard de la stratégie et des tactiques, rentre en ligne de compte l’objectif professionnel poursuivi par l’étudiant. Tous les étudiants ne se destinent pas, et c’est heureux, à la carrière d’enseignant chercheur. Dèslors, plusieurs solutions s’offrent aux étudiants. Concernant les mémoires, l’étudiant peut opter pour une stratégie qui dépasse l’année (un an) et en master 1 choisir un domaine dans lequel il s’inscrira aussi en master 2, voir en doctorat. Le risque est la lassitude face à un sujet ressassé. Particulièrement pour les mémoires de master2, l’étudiant peut s’inscrire, résolument, dans le cas de sa future profession à laquelle il se destine. Exemple :
- « le régime social des artistes de spectacle ».Ce thème peut conduire l’étudiant à travailler dans le secteur culturel. - « le notaire et l’obligation d’information du client ». Le choix de ce sujet peut conduire à faire du notariat. - « la qualité à l’hôpital ». ce sujet peut conduire au secteur hospitalier.
Il peut seulement, si l’on ose dire, marquer son intérêt au sens large pour un secteur d’activité plus large. Exemple : « Le consommateur au centre du droit communautaire » ; «Les droits de la défense en droit civil ». L’important est alors de retenir un domaine qui permet à l’étudiant, à travers ses écrits de démontrer ses aptitudes juridiques. Rentrent également en considération, la spécialité dans laquelle on souhaite s’investir. Quoiqu’il en soit, la seule règle est que l’étudiant ne se fasse pas imposer de travailler, à titre principal, des disciplines qu’il ne saurait, en aucun cas, psychologiquement prêt à affronter. On retiendra enfin, le choix du directeur de mémoire. Il ya en la matière des paramètres si subjectifs que l’on ne peut les rationnaliser car ils ont trait aux caractères respectifs des acteurs. En tout cas, le directeur de mémoire peut être choisi -s’il accepte- parce qu’il est un directeur « adapté ». L’on ne dit pas bon car selon le caractère et l’aptitude à la recherche et le style de travail de l’étudiant, tel encadrement pourrait être performant ou être jugé ne pas l’être ; soit qu’il est été trop directif, soit qu’il n’est en définitive pas été assez présent. Il faut savoir si l’on a besoin d’un directeur accessible et comment ce directeur pressenti procède pour l’être. Il revient donc à l’étudiant de pratiquer le compagnonnage à l’essai par le biais de la direction de mémoire. Il doit, à l’évidence, se renseigner auprès des anciens étudiants dirigés par la personne à laquelle il a pensé, étudier la biographie de celui-ci et, surtout, pratiquer un minimum d’introspection pour savoir ce qu’il attend de son directeur, puis le rencontrer et rencontrer plusieurs directeurs potentiels, le cas échéant, avant de se déterminer. Mais cela ne suffira pas car l’étudiant devra aussi être choisi et donc se présenter. Pour la direction du mémoire, rien n’interdit de rechercher un directeur en fonction de sa spécialité à l’extérieur du master à la condition d’en référer au responsable de l’institution. Après avoir déterminé le domaine de la recherche, il appartient encore à l’étudiant de définir le champ de la recherche. Il y a donc des choix raisonnables à faire qui s’appuient sur des paramètres. Section 2 : LE CHAMP DE LA RECHERCHE Ce champ s’analyse à partir des choix raisonnables et des paramètres. Paragraphe 1 : Les choix raisonnables à faire Les particularités des mémoires de master 2 sont que les mémoires constituent la principale révélation de l’aptitude de l’étudiant à la recherche. Celui-ci doit montrer à la fois qu’il maitrise les règles qui gouvernent la présentation d’une analyse juridique et les outils de la recherche, y compris les outils modernes (banque de donnée, internet). On évalue généralement la quantité de page requise entre 70et100 que l’auteur devra composer sans digression inutile. C’est pourquoi le champ de la recherche est d’une importance capitale pour savoir si on peut atteindre un certain nombre de page avec le sujet choisi. Quand on choisit le domaine de recherche, il faut tenir compte de la capacité dans laquelle on saura décrire un nombre de page suffisant également sans faire de délayage. La rigueur de l’exercice, la clarté de l’analyse sont autant de critères qui permettent de déterminer la valeur d’un mémoire ou d’une thèse. Il faut donc se préparer à avoir une solide connaissance du domaine de recherche que l’on va embrasser tout en essayant de resserrer le sujet choisi autour d’un champ qui peut être territorial ou encore qui peut se baser sur une délimitation thématique.
Paragraphe 2 : Définir les paramètres de ses choix personnels au sein du domaine retenu
Il ne suffit pas que l’étudiant ait retenu un domaine. Il faudra aussi choisir le terrain d’un compagnonnage sur plusieurs mois ou plusieurs années. On retiendra que le premier des critères qui doit présider à ce choix du terrain est le plaisir de fréquenter un thème. On affirmera aussi que le plaisir de ce compagnonnage ne doit pas être solitaire : il faut avoir un directeur de recherche. On ajoutera qu’il est possible de changer de directeur de mémoire et que si un changement de ce type est toujours une crise difficile à traverser, qu’aucune sanction n’est à craindre. L’étudiant peut se diriger vers des horizons intellectuels que ne peut ou ne veut pas accompagner le premier directeur. Celui-ci peut s’avérer à l’usage moins disponible ou pas du tout, et il se peut, qu’au gré du professeur, l’étudiant soit trop lent, trop ambitieux ou pas assez. Enfin, il est toujours possible que l’un ou l’autre des deux (2) protagonistes connaissent une période personnelle ou familiale difficile ou un problème de santé qui rendrai impossible ou trop difficile la continuation de l’accompagnement. L’intelligence est alors d’en tirer les conséquences de la manière la plus civile et la plus franche qui soit ; et donc en évitant les non-dits. L’étudiant chercheur n’est pas un client qui contractualise ses relations scientifiques avec son directeur mais reste dans une situation statutaire d’étudiant. Il a des droits et des devoirs qu’il respecte dans le cadre de l’université. Trop de proximité avec le directeur peut entrainer le risque de dévaluation scientifique du mémoire. En sens inverse, une distance peut se transformer en une indifférence, en une détestation, conduisant à un travail, un écrit sans âme ou à un travail fastidieux. La capacité d’écriture doit aussi être prise en considération dès l’origine s’agissant des paramètres de choix personnels de l’étudiant. En effet, certains sujets nécessitent que l’étudiant chercheur possède des qualités particulières (aptitude à la présentation de données factuelles, aptitude à la formulation synthétique de donnée extra-juridique et même aptitude à raconter). Ce que l’on appelle la facilité d’écriture entre en jeux dans la détermination du choix du sujet ; étant entendu que dans la plupart des cas, plus le champ est large plus l42criture peut paraitre insurmontable à des plumes lourdes. Simplement, l’étudiant est invité, à partir de ce qu’il est, et de ne pas se prendre pour ce qu’il n’est pas et ne sera, peut-être, jamais. On n’attend pas qu’il produise un style proustien ou balzacien. La capacité de synthèse, évidement, est a évalué en fonction du champ que l’on pense pouvoir déterminer. L’étudiant doit être conscient que l’exercice exige, toujours, la construction d’un équilibre entre modestie et ambition. Le choix du champ de recherche, donc, doit se faire en fonction de ce qu’est l’étudiant. Section 3 : DE LA DOCUMENTATION FONDAMENTALE PREALABLE A L’ENONCE OU A LA FORMULATION DU SUJET Tous les paramètres pris en compte, il s’avère nécessaire de dépasser l’énoncé vague du sujet. On sait qu’il ne sera pas définitif, mais on cherche à situer le sujet dans la perspective de mettre en place une documentation approfondie. Mais, il ne faut jamais s’arrêter là ; sauf à s’exposer à de cruelles désillusions. Il faut partir des premières données, confirmer les premières impressions sur la faisabilité du sujet en rapportant tout cela à ses propres attentes, aux exigences du diplôme et du directeur de mémoire. Il faut donc s’appuyer sur des recherches de découvertes et sur des recherches structurantes. Paragraphe 1 : Les recherches de découvertes A partir de l’intuition ou de l’impression qu’il y a matière à sujet, on cherche d’abord à voir quel est l’état de la doctrine. Existe-t-il une difficulté juridique ? Comment est-elle traiter ? Il convient, sans doute en premier lieu, d’en rester au général. L’examen d’un manuel et ouvrage, le parcours des encyclopédies, la lecture d’articles focalisés sur la question ou sur des questions proches sont autant d’atout. Il est extrêmement simple de procéder à ce premier repérage soit en bibliothèque soit sur des sites internet. Il faut avoir à l’esprit que l’objectif est de cerner le sujet. On doit donc engranger les principales références, prendre des notes conséquentes au fur et à mesure de ces lectures, de façon à pouvoir les organiser et les trier pour en dégager les grandes lignes directrices de la réflexion. Paragraphe 2 : Les recherches structurantes En premier, mais cela n’est pas rédhibitoire, on vérifiera que le mémoire n’existe pas déjà. Cela peut aisément se faire par l’usage de moyens informatisés. On peut également vérifier cela à partir du registre dans lesquels sont consignés les sujets de mémoire. On notera, cependant, que l’existence d’un mémoire sur le sujet que l’on projette n’interdit pas vraiment qu’on le traite. Traiter la question sous un autre angle que celui déjà adopté est possible. Il suffit d’adopter une approche différente. Rien n’interdit aussi de faire opérer à son sujet, un léger déplacement stratégique. En réalité, la lecture du mémoire ancien dont la découverte aura été, on n’en doute pas, une source de découragement peut aussi permettre de cerner un sujet qui viendra se glisser dans les interstices du savoir développer par ce premier ouvrage ; voir de le contester ou de le compléter. Quoiqu’il en soit, il faut commencer à mettre en place les premières données structurantes qui peuvent s’avérer qualitatives ou quantitatives. Les recherches quantitatives sont absolument nécessaires. On dépouillera les revues fondamentales, les ouvrages, les manuels en utilisant les tables de matières ou tables annuelles. L’essentiel à ce stade est qu’il faut faire un tri des idées. Les recherches qualitatives, dans ce contexte, sont plus gratifiantes. On part des références engrangées pour effectuer des lectures qui permettront de cerner le sujet. Les recherches qualitatives supposent que l’on se réfère aux sources brutes. En effet, le retour aux textes est pour le chercheur en droit l’équivalent du retour aux faits pour le chercheur en science dure. Il s’agit de ne pas commettre des erreurs d’analyses à partir de synthèses qui auraient pu être mal lues. Pour être critique, la recherche doit confronter les analyses doctrinales utilisées comme des faits en les confrontant aux autres faits dont en priorité ceux dont la teneur est la plus légitime. C’est d’ailleurs pourquoi, par exemple, le commentaire d’un arrêt ne pourrait être utilisé que si l’arrêt avait été lu ; au demeurant le commentaire lui-même lu. C’est pourquoi, aussi, la lecture complète d’une loi suppose que l’on descende jusqu’au débat parlementaire et débat préparatoire que l’on triera en fonction de leur qualité. On se réfèrera aux sources brutes du type loi et décret, textes communautaires, textes internationaux que l’on peut trouver sur internet ou en bibliothèque. L’issue de cette étape dépend de chaque étudiant. On peut, toutefois, relever que la fin de cette étape se situe au moment où, à force de cerner le sujet, on est vraiment entrer dans le vif du sujet ; on ne tourne plus autour du sujet, mais sans le posséder on l’a posé, formulé et stabilisé. Vient alors, de manière plus ou moins formalisée, le moment d’établir un plan de travail, de passer à un stade où les recherches seront encore plus approfondies. Module 2 : LE PLAN DE TRAVAIL ET LA RECHERCHE APPROFONDIE DE LA DOCUMENTATION A l’issue de la première recherche sur le sujet et pénétré qu’il en est désormais puisqu’il y est rentré, il faudra à l’étudiant chercheur, selon sa personnalité, limiter son angoisse en marquant clairement les étapes pour avoir l’impression d’avancer. Il faut faire les premières planifications et ensuite approfondir encore la documentation. Section 1 : LES PREMIERES PLANIFICATIONS Elles consistent à évaluer la documentation existante et ensuite à organiser la réflexion dans le temps. Paragraphe 1 : Evaluer la documentation et la réflexion entamée Il convient toujours, dans un premier, temps d’opérer un tri, si ce n’est pas déjà fait, avant d’opérer une hiérarchisation des sources et des documents. A ce stade, tous les ouvrages, manuels et articles visités doivent avoir été dument répertorié et, le cas échéant, avoir fait l’objet de commentaires. Des citations possibles à introduire dans le mémoire ont été identifiées et, très précisément, distinguées de ces commentaires et des notes prises. Selon les méthodes de chacun, les fiches dressées peuvent être triées et classées de multiple façon. Elles peuvent être répertoriées en fonction de quelques mots clés. La façon de prendre des notes n’est pas à cet égard neutre. Prises toujours au stylo, mais sur des fiches ou sur des feuillets amovibles, les notes pourront faire plus commodément l’objet de multiples replacements, leur traitement pourra s’avérer plus simple et le gain de temps pourra être appréciable. Prises directement sur un micro-ordinateur, les notes peuvent être plus facilement exploitées par les couper-copier-coller. En regard de cette commodité, il faudra veiller à ne pas tomber dans la facilité en se laissant, par exemple, enfermer dans des rédactions ou des ordonnancements figés sans réflexion suffisante. A cet égard, les plagiats involontaires peuvent résulter d’un simple oubli de guillemets donnant, in fine, un résultat calamiteux. En tout cas, la façon de collationner des notes et la façon de les catégoriser sont éminemment variables d’un étudiant à un autre. Il faut par la suite que l’étudiant évalue sa réflexion. Cela se fera en fonction d’idées directrices dégagées au fil des lectures ou sur la base d’un plan provisoire ou encore de sa première formulation. Les lignes directrices de la recherche doivent être dégagées sous une forme ou une autre. On y arrivera souvent en élaborant un plan provisoire traduit en énoncés qui ne sont que des ébauches de titre. Ces énoncés doivent permettre de comprendre une argumentation. Le bon plan est celui qui n’a pas besoin d’être défendu par une argumentation. Il doit être logique, il doit être rythmé par de grandes idées claires et apparentes. Paragraphe 2 : Organiser la réflexion dans le temps Par un biais ou un autre, l’étudiant chercheur sait, il sait confusément mais il sait, où il doit chercher. Il sait que les échéances sont là pour le lui rappeler que les mémoires ne se font pas sur une période indéterminée. Il sait, enfin, qu’à l’issue de cette première phase, il y a un tournant et que de ce tournant dépend son confort intellectuel et, pour une large part, son avenir. Il lui reste à préciser, par un timing, ses recherches et la manière dont il va rendre compte par l’écriture de sa personnalité en même temps, de ses recherches. Il s’agit pour l’étudiant de définir la documentation supplémentaire à engranger, et ensuite, planifier l’écriture ou la première écriture. Les premières écritures dépendent de chacun, et chacun, sur ce point, gagnera à se connaitre ; mais aussi à accepter que le mode d’écriture puisse varier dans le temps (écriture toute entière ou par morceau, écriture en linéarité, écriture en tâche d’huile, écriture relevant du puzzle ou de la parure de léopard). Section 2 : LES RECHERCHES APPROFONDIES DE DOCUMENTATION : CHERCHER ENCORE La question principale qui se pose est de savoir où chercher, quoi chercher et comment chercher ? Les chercheurs en sciences juridique disposent de ressources papier ; ce sont les ressources traditionnelles. Mais les chercheurs disposent, également, depuis quelques années de ressources en version numérisée et une foultitude de ressources internet de niveau, de valeur et d’accès très différent. Paragraphe 1 : Les ressources papier L’étudiant utilisera les ouvrages, les manuels, les encyclopédies et les revues de son domaine de recherche. Mais il n’est pas exclu qu’il fasse un balayage exhaustif de toutes les revues juridiques existantes. En faisant un listage des différentes revues, on peut retenir les revues ci-après :
1) Droit privé général : La revue Dalloz, Le JCP (le Juris-Classeur Périodique), La Gazette du palais, le Pénant. 2) Droit public général : La revue générale de droit public, AJDA (Actualité Juridique de Droit Administratif). 3) Droit international : La revue générale de droit international public, le journal de droit international privé (CLUNET), la revue Critique de droit international privé. 4) Droit social : la revue de droit social. 5) Droit civil : la revue trimestrielle de droit civil. 6) Droit commercial : la revue trimestrielle de droit commercial. 7) Droit pénal : la revue de droit pénal
Paragraphe 2 : Les ressources numériques Il faut noter les accès par CD-ROM. Ce sont des ressources permettant, par le jeu des mots clés, un ciblage des recherches qui fait gagner du temps et qui permet une efficacité maximale. Sur la pratique des recherches internet en accès gratuit, la prudence s’impose. Il faut dans un premier temps effectuer les recherches à partir des moteurs de recherche (Google, bing, Yahoo, Lycos, hotboot, metacrawler). Il faut consulter les portails autorisés qui permettent un accès au droit brut c’est-à-dire les textes de loi (légifrance, portail du gouvernement de Côte d’Ivoire) Module 3 : LE PLAN DEFINITIF ET LA STRUCTURATION DE LA REDACTION Il est probable que pour la plupart des étudiants chercheurs, que l’écriture ait déjà été commencée avant l’élaboration du plan définitif. Mais celle-ci commande, quasi inévitablement, le passage à l’écriture finale. Section 1 : L’ELABORATION DU PLAN DEFINITIF L’étape du plan définitif est l’occasion d’une clarification collective entre l’étudiant chercheur et son directeur de recherche. En effet, on va soumettre son plan et risquer une évaluation et une réorientation e compagnie du directeur. Cette étape constitue une mise en danger nécessaire car on est obligé de faire son bilan d’étape et de constituer un écrit de synthèse. Il faudra rassembler les idées, retenir la ligne directrice de l’écriture, structurer le propos principal et c’est de cette façon que l’on pourra dégager un plan définitif. Paragraphe 1 : Rassembler ses idées C’est une étape recommandée qui commence par une nouvelle remise à plat, volontaire, des documents accumulés et des réflexions déjà synthétisées. Les documents sont encore réorganisés, les notes prises à l’occasion des lectures vont permettre à nouveau d’opérer des synthèses des différentes idées qui au fil du temps sont apparues comme devant fournir les poutres de la maison mémoire. On peut procéder de diverse manière pour effectuer ce qui relève d’une organisation de la pensée nécessairement personnalisée. On peut suggérer aux étudiants chercheurs qui n’arrivent pas à dresser leur propre stratégie de procéder à un classement des fiches ou des dossiers en cinq (5) catégories :
- Les éléments de travail ou idées essentielles ; - Les éléments secondaires éventuellement catégorisables en notes de bas de page ; - Les éléments de contexte utiles pour encadrer le sujet ; - Les renseignements ou informations dont on ignore le statut réel final pouvant être utilisé lors de la soutenance du mémoire ; - Les éléments à mettre de côté utiles, par exemple, pour la recherche mais inutile à ce stade (les premières notes par exemple).
Paragraphe 2 : Retenir la ligne directrice de l’écriture et structurer le propos principal
On doit pouvoir arriver à un plan organisé. La confection de ce plan relève de plusieurs paramètres. On citera d’abord les recherches extraordinairement performantes. Ensuite, on notera la découverte de sources inattendues ou méconnues ou ayant développé des argumentations lumineuses. Enfin, on relèvera le résultat final proprement haïssable en raison d’un découpage abscons. Il faut bien comprendre que l’écriture du mémoire est une fabrication d’ordre artistique. Il s’agit d’écrire pour être lu. Comme toute création littéraire, l’harmonie dépend d’un équilibre général et d’un équilibre entre toutes les composantes de cet équilibre global du plan. La confection du mémoire est une fabrication scientifique et c’est l’efficacité scientifique de l’analyse qui doit inspirer le plan et les ajustements à vocation harmonique ne doivent pas dénaturer cette inspiration scientifique.
A- La musique du découpage
Les canaux musicaux qui constituent, aujourd’hui, la norme sont assez facilement repérable : équilibre, annonce, transition, etc… . Ce qui importe est que l’étudiant chercheur se pose le plus franchement possible un certain nombre de questions de nature objective. Ces questions doivent être posées au moment de la formulation du sujet[1] mais aussi à plusieurs reprises lors de l’écriture et jusqu’à la fin (remarquons qu’un plan peut être modifié jusqu’à la fin de l’écriture). Ces questions sont interconnectées avec celles du plan dont on a dit qu’il doit être équilibré. On rappellera, toutefois, que le plan n’est qu’un outil, il ne doit jamais être une camisole ni être vécu comme un poids. On peut se poser les questions suivantes :
- Les parties du plan sont-elles symétriques ? - Les parties du plan ne sont-elles pas quantitativement différentes les unes des autres ? - L’introduction ne va-t-elle pas, au vu du découpage, peser beaucoup trop en regard des parties et de chacune d’entre elles ? - Faut-il prévoir une conclusion ?
Il faut faire remarquer que l’introduction du mémoire est d’une importance capitale et doit représenter, tout au moins, le dixième (1/10) du nombre de pages rédigées. Pour les mémoires, une conclusion ne nuit pas ; mais elle doit être courte[2].
B- L’efficacité scientifique du découpage
On utilise, faute de mieux, des images pour décrire ce qui au fond caractérise les bons plans. On dira que « le plan tient la route », « le raisonnement coule de source », « la construction est claire ». Il faut donc inviter l’étudiant chercheur à ne rien passer sous silence qui ne puisse l’être sans nuire au raisonnement ; ne pas insister sur une idée dont on sait qu’elle est de second rang ; trouver, pour les titres, des énoncés qui soient les plus parlant possibles[3] ; privilégier les énoncés en fonction des autres énoncés, l’ensemble devant marqué des progressions ou des césures selon les lignes d’écritures que l’on a choisi. L’efficacité du plan s’évalue au nombre d’écueils qu’il permet d’éviter dans l’écriture. L’effet catalogue est le premier. Si les rubriques sont quantitativement importantes, et si à chacune ne correspondent que quelques lignes, la linéarité du raisonnement et sa fluidité peuvent en être rompue. L’énoncé d’une rubrique est un jalon dès lors qu’on attend de l’auteur du mémoire qu’il prenne le lecteur par la main pour l’accompagner tout au long de l’exposé du raisonnement. C’est cette utilité et cette fonction qui doit principalement importer et commander dès lors le plan définitif. A l’intérieur des titres des chapitres, des sections, des paragraphes, l’accompagnement par la main du lecteur peut se structurer pas des annonces de plan. L’important n’est pas d’avancer des rubriques puis des sous-rubriques mais d’avancer dans le cheminement des idées et l’on osera affirmer que pour ne pas endormir le lecteur, les rubriques ne doivent pas se ressembler (éviter les redites). Section 2 : COMPLETER LA STRUCTURATION DE LA REDACTION Si selon l’expression consacrée l’on tient son plan, cela ne règle pas tout. Il faut encore adopter des lignes directrices d’écriture, il faut doser les propos et les notes de bas de pages. Rédiger à un moment donné son introduction et savoir que cette rédaction teint l’écriture globale. Paragraphe 1 : Le dosage propos principal / notes de bas de page Le nombre de notes de bas de page, comme la quantité de texte que le mémoire abrite, ne doit pas être exagéré. C’est l’utilité réelle pour la lisibilité ou l’exactitude scientifique qui constitue le critère d’appréciation. Lors des dernières lectures, il faudra d’ailleurs évaluer l’utilité de la présence de la note, la localisation de la note et la quantité de texte dans la note. Cela dit, on peut relever plusieurs catégories de notes de bas de page sans être exhaustif :
- Les notes portant références bibliographiques (référence à un article, à un ouvrage, etc…) ; - Les notes portant référence à un texte officiel ou à une décision de justice ; - Les notes de compléments d’analyses : il peut s’agir de propos incident qui peuvent être liés au droit comparé ou à des exemples et situations proches méritant rapprochement. Il peut s’agir d’approfondissement nuirait à la lisibilité du texte principal ou à la tenue de la ligne directrice. - Les notes de nuances : elles permettent d’introduire des nuances formulées soit sur un style personnel soit par le biais de référence à la doctrine.
Paragraphe 2 : L’introduction et les passages de liaisons L’introduction occupe une place quantitative (1/10) et une place qualitative dans le mémoire. Sur le plan qualitatif, c’est une question beaucoup plus importante que celle de savoir ce qui doit être intégré dans l’introduction. D’emblée, il faut affirmer que l’introduction comporte un contenu incontournable et peut comporter aussi plusieurs éléments variables. On doit dire, sur le premier point, que de toute évidence une introduction doit introduire[4]. L’introduction a pour fonction de faire entrer ; on n’écrit pas pour écrire, l’introduction a un sens. Elle est la porte, le cadre de la porte, la clé et la serrure, le couloir ou le vestibule.
- La porte : car c’est par là que le visiteur va entrer ou, plus exactement, peut entrer. C’est par là qu’on l’invite à entrer. Il est assez rare qu’on n’ait envie de rentrer par une toute petite porte, de surcroit si elle est sale ou délabrée. De plus si l’on invite à entrer par une trop grande porte, on court le risque de voir le lecteur errer sur des chemins de traverse ou plus exactement de lui faire emprunter un chemin peu fiable ou dont le tracé est opaque, au pire une route dont il ne saura même pas qu’il aura emprunté. - Le cadre : parce que l’introduction situe le lecteur dans le mémoire, lui expliquant ce qu’est le domaine ou ce que sont les domaines et lui livre une topographie du terrain. - La serrure : parce que l’introduction fait normalement l’état des difficultés de cheminement et qu’elle permet à la fois de donner un aperçu de l’analyse, le cas échéant, par le trou de la serrure et qu’elle permet d’utiliser une ou plusieurs clés. - La clé : parce que dans l’introduction les méthodes sont exposées et qui permettent d’ouvrir les portes fermées voir des fenêtres pour présenter et aérer un sujet en débloquant, par exemple, par un retour aux discipline auxquels l’auteur aura recours des incompréhensions qui sont autant de barre à la porte.
Doit-il y avoir un ordre donné à cette combinaison d’exposés de mise en situation. Autrement dit, doit-il y avoir un ordre s’agissant du contenu de l’introduction ? La réponse est négative parce que chaque étudiant chercheur a son style littéraire qui lui permet d’écrire plus facilement sur tel axe que sur tel autre. Son style scientifique aussi qui le fait familier d’une approche que d’une autre. Il faut également retenir que chaque sujet a des dominantes. Comment négliger, par exemple, qu’un sujet sur l’éthique présente une dominante scientifique ou philosophique ? Chaque sujet présente plusieurs entrées dont certaines paraissent, à l’évidence, offrir plus de surface pour réaliser une introduction. Sans même parler des aspects différents de chaque sujet, la façon dont on entre dans vif le sujet peut induire des cheminements différents. La combinatoire des éléments doit donc, quel que soit le sujet, correspondre à une stratégie. De manières certaines, l’introduction finie par une présentation en forme d’annonce du plan. Cette annonce ne doit pas être sèche, il faut une construction littéraire. A coup sûr mais l’ordre donc, varie, le sujet doit être délimité, son actualité travaillé, son intérêt souligné, son énoncé expliqué terme par terme, sa problématique dégagée, son contenu éclairé d’une part par l’histoire et d’autre part par des éléments de géographie juridique, c’est-à-dire s’il y a matière par une approche de droit comparé. En résumant, on retiendra les différents éléments suivants de l’introduction :
- Définition du sujet ; - Limite du sujet ; - Actualité du sujet ; - Approche de droit comparé ; - Approche historique ; - Approche par la théorie ; - Intérêt du sujet ; - Problématique du sujet ; - Annonce du plan.
La définition du sujet suppose que soit élucidée les termes du sujet. Chaque étudiant aura sa méthode d’accroche et il sera possible de traiter le sujet en définissant tous les termes et puis, par addition, tenter de cerner le sujet tout entier. Les limites du sujet doivent être évoquées par exclusion motivée de certaines parties. Si l’étudiant estime que certains domaines ne doivent pas être traités, il peut toutefois effleurer ces domaines dans l’introduction, le cas échéant, en note de bas de page. Il faut justifier le sujet et cela peut dépendre de l’actualité même du sujet. Cette justification est, au demeurant, de nature à éclairer l’intérêt du sujet. L’actualité du sujet peut être une activité durable, ponctuelle. Elle peut relever du social, du scientifique, du médiatique, etc… . L’intérêt du sujet peut relever de l’histoire ou être expliqué par l’histoire. Il peut être compris par et à travers le droit comparé. L’intérêt peut être théorique, pratique, économique, social etc… . L’introduction doit comporter obligatoirement la problématique[5]. La problématique, c’est la formulation d’une question centrale. Elle dépend forcement du sujet et de l’optique choisie. La problématique et centrale par rapport au sujet, c’est-à-dire que quel que soit le domaine, le sujet choisi, elle doit tenir compte, tout au moins, de deux (2) facteurs : le facteur temps et le facteur espace[6] mais il ne faut pas oublier le facteur « acteur ou intervenant ». En somme, la problématique doit poser une question centrale par rapport au sujet choisi, annoncer une idée directrice pour la suite du travail et, enfin, esquisser une démarche démonstrative qui sera suivie tout au long de la rédaction. La problématique doit recevoir l’aval du directeur. L’introduction doit aussi exposer la méthode ou les méthodes utilisées et plus précisément la méthodologie retenue ou privilégiée par l’auteur. Pour déterminer ce que l’on met en définitive dans l’introduction, on doit pouvoir répondre à ces différentes questions :
- Est-on par cette introduction entré dans le vif du sujet ? - A-t-on cerné le sujet ? - A-t-on exposé le sujet ?
On peut également poser trois (3) questions classiques à savoir Quoi ? Pourquoi ? Comment ?[7] L’introduction est une œuvre de séduction. En forme de première avance, cette œuvre est primordiale. Si l’introduction n’a pas séduit, il serait toujours possible de remonter la pente mais ce sera difficile. L’introduction idéale serait celle qui fera dire au lecteur qu’il voit où il va, comment y aller de bon cœur et qui le rendra curieux de savoir ce qu’il trouvera là où on lui donné envie d’aller. Mais, il convient de comprendre que cette introduction idéale n’existe pas et que le bon chercheur est celui qui, avec humilité et ambition, tend, de toute sa volonté et de tous ses moyens, vers cet idéal. Module 4 : LA PRESENTATION FORMELLE[8] La présentation des mémoires et des thèses suit une normalisation technique. Il y a donc des normes à respecter. On peut relever, en matière de normalisation, les règles suivantes :
- La norme internationale ISO 7144 de Décembre 1986 ; - La norme française AFNOR Z44005 de Décembre 1987 ; - La norme française NFISO690-2 de Février 1998.
Section 1 : LA CONFIGURATION GENERALE DU MEMOIRE Le mémoire se présente de la façon suivante :
1) Page de garde ; 2) Les dédicaces ; 3) Les remerciements[9] ; 4) L’avertissement ; 5) Les abréviations [10]; 6) Le sommaire [11]; 7) L’introduction ; 8) Le corps de texte ; 9) La conclusion ; 10) La bibliographie ; 11) Les annexes (s’il y en a) ; 12) Les indexes alphabétiques ; 13) La table des matières.
Section 2 : LE CONTENU DU TEXTE Paragraphe 1 : La présentation du texte Le texte courant doit obéir à des règles dictées par la lisibilité. Il est donc nécessaire de respecter des règles élémentaires que sont :
- Justifier le texte ; - Choisir un caractère de bonne lisibilité d’une taille suffisante (police 12 en moyenne, 14 recommandée) ; - Taper le texte avec un interligne simple (1) ou mieux un interligne et demi (1,5). Plus précisément, en ce qui concerne les caractères typographiques utilisables, on peut se référer à times new roman, arial ou calibri.
Paragraphe 2 : La présentation des pages et l’organisation du manuscrit
Il est formellement interdit de fournir un mémoire reproduit recto-verso. Il est conseillé de laisser une marge de 2,5 à gauche et à droite, de 1,5 minimum en haut, 2 cm en bas. Il faut éviter qu’une dernière ligne veuve d’un paragraphe soit imprimée toute seule en bas d’une page. Les énoncés des titres, sous-titres, chapitres, sections, paragraphes, A, B, a, b, etc… doivent être graphiquement identifiés dans le texte de la même manière du début à la fin. Section 3 : LE CONTENU : LES NOTES DE BAS DE PAGES, LES ABREVIATIONS, LA CONCLUSION
Ø Les notes de bas de pages
Elles doivent être situées en bas de page et faire l’objet de renvoi numéroté. La numérotation peut être continue ou peut être personnalisée. Il est recommandé d’avoir une numérotation continue.
Ø Les abréviations
L’étudiant peut composer sa propre table des abréviations à partir des tables normalisées. Il est inutile d’inclure des abréviations que l’on n’utilisera pas.
Ø La conclusion
Elle a pour fonction de synthétiser et de mettre en perspective les résultats de l’étude. Elle ne fait pas l’éloge de ce qui a été réalisé. Elle montre les points forts et les innovations de l’étude et retrace les éventuelles difficultés. La conclusion est aussi le lieu où il convient d’indiques les questions connexes à la recherche, les questions non soulevées. Ces questions constituent une ouverture sur de nouveaux horizons. Module 5 : LES ANNEXES, LA BIBLIOGRAPHIE, LES TABLES ET LES INDEXES Les membres du jury et, au-delà, sans doute tous les lecteurs sont attentifs à la rigueur dans le traitement des données et des résultats. A cet égard, les annexes éventuellement, la bibliographie toujours, les tables évidemment, les indexes si on peut, sont pris en considération parce qu’ils facilitent la lecture, la compréhension et l’évaluation du mémoire. Section 1 : LES ANNEXES Les annexes doivent présenter une valeur ajoutée ; soit que les documents conditionnent une meilleure compréhension du mémoire, soit que la présentation en présente un intérêt pour l’homogénéité du propos ou pour vérifier la scientificité. Les annexes sont présentées soit à la fin avant la table des matières, soit, si elles sont abondantes, dans un volume annexe. En tout état de cause, les annexes doivent être paginées et répertoriées dans une table des annexes figurant avant les annexes. Le véritable problème est de savoir s’il s’agit vraiment d’annexe. Il existe deux (2) catégories d’annexes :
- Les annexes d’illustration qui permettent d’étayer le contenu du texte (statistiques, graphiques, schémas, etc…) ; - Les annexes d’informations qui complètent les développements figurant dans le corps de texte (copies de manuscrit, textes inédits, traités, etc…).
Section 2 : LA BIBLIOGRAPHIE Dresser une bibliographie est un travail difficile. Cependant, on peut y arriver en prenant systématiquement les références complètes lors des recherches et en les hiérarchisant. On put prendre l’option de mettre tout ce que l’on a ramassé ou de ne mettre que ce que l’on a utilisé. Dans ce cas, tout ce qui figure en note de bas de page et, au-delà, ce qui a servi et surtout peut servir est à reporter dans la bibliographie. La catégorisation minimale veut que l’on distingue les ouvrages, les articles, les textes officiels et la jurisprudence. En réalité, on peut faire dans la finesse avec la nomenclature suivante :
1) Ouvrages généraux : un ouvrage général est un ouvrage qui traite un domaine général, il n’est pas spécialisé et ne traite pas d’une question particulière. 2) Ouvrage spécialisé ; 3) Les articles : ce sont des études qui apparaissent, la plupart du temps, dans des revues. Elle est relative à une question à laquelle l’auteur répond. 4) Thèses et mémoires ; 5) Textes de loi ; 6) Jurisprudence ; 7) Rapports, études, communication, avis et documents assimilés ; 8) Webographie : ensemble des documents consultés en ligne avec identification du lien et de la date de consultation.
Les ouvrages et articles sont classés par ordre alphabétique de nom d’auteurs (nom patronymique). S’il y a plusieurs auteurs, le premier nom donne l’ordre. A rang de classement égal (identité de nom d’auteur d’un document et du premier nom d’auteur d’un document à auteurs multiples) celui-ci passe après. Quand un auteur a écrit plusieurs ouvrages, on livre au moins la date d’édition et l’éditeur et il est bon de donner le nombre de pages. Il faut privilégier les éditions récentes. Pour les revues, il faut indiquer la référence exacte de la revue, la page complète possible et les pages de début et de fin à la limité seulement la page de début. Section 3 : LES TABLES Paragraphe 1 : Le sommaire et la table des matières Le sommaire reprend les grandes rubriques et signale leur pagination. La présentation et la typographie, comme le placement, permet au lecteur de faire le tour du propriétaire en un seul coup d’œil panoramique. Le sommaire doit tenir sur une seule page. La table des matières est beaucoup plus détaillée. Son caractère accessible vient de ce qu’elle est placée à la fin, mais aussi de ce que les détails permettent au lecteur, au moins aussi facilement, de se référer à un passage qui l’intéresserait précisément. La bibliographie, l’index, les annexes doivent pouvoir être facilement trouvé à partir de la table des matières. Paragraphe 2 : Les index L’indexation peut se réaliser de manière automatique, en particulier si l’auteur utilise un logiciel de traitement de texte adéquat. On peut décider de le réaliser à la main ; ce qui est évidemment plus fastidieux. L’index n’a d’intérêt que si les mots clés retenus, les entrées d’index sont, d’abord, assez nombreuses ; ensuite assez judicieusement choisies en fonction de l’utilité de l’index. Il s’agit de permettre un usage rapide et efficace des données du mémoire pas de multiplier à l’excès les mots clés. Module 6 : LA SOUTENANCE Le mémoire est réalisé, bouclé. La soutenance est le moment de toutes les frayeurs. La période de latence entre le dépôt du mémoire et la soutenance doit être mise à profit. Il faut donc préparer la soutenance et s’attendre le jour J à discuter avec le jury. Section 1 : LA PREPARATION DE LA SOUTENANCE La soutenance n’est pas le lieu ni le moment de dire ce qu’il y a déjà dans le mémoire. Le jury l’a déjà lu et le propos introductif, d’un quart d’heure en général (15 min), ne doit pas ajouté au mémoire. Il s’agit d’abord de se situer, de dire pourquoi on a choisi ce sujet, comment on a conduit sa réalisation et essayer de combler les éventuelles faiblesses que l’on a soit même décelé. Sur la forme, il faut essayer d’être le plus clair possible, et cela se travaille. Il faut rédiger des notes structurées, s’entrainer à les dire dans le délai imparti, relire son mémoire et les fiches qui ont été utilisées pour son élaboration. Sur le fond, il faut distinguer la préparation du propos de présentation de la préparation des réponses aux questions. Le propos de présentation doit être organisé au moyen d’un plan apparent sans qu’il soit besoin de détacher, de manière scolaire, les titres des parties. Il situe le candidat par rapport au sujet et le sujet par rapport au candidat. Il répond aux questions qui peuvent être suggérées par le mémoire et qui peut induire des questions du jury. Tout est dans la nuance et le mieux encore est, sans aucun doute, de tester sur des camarades, collègues ou complices la qualité du propos (simulation). De toute manière, s’il y a un moment où il convient de ne pas faire d’impasse, c’est bien le moment de la préparation de la soutenance. Il convient de ne pas relâcher son effort malgré la tentation, de suivre jusqu’au bout l’actualité, notamment à travers les dernières revues de référence. L’actualité peut être une bonne introduction au propos (speech) ou constituée une bonne conclusion, encore que celle-ci doit plutôt être porteuse d’une perspective, au mieux d’une prospective. Les questions se préparent ; plus vous y aurez pensé, moins vous aurez des surprises. On peut soit préparer les questions en les répertoriant comme on voudra, soit les inscrire sous la forme de marques en fonctions des pages qui peuvent les susciter. Les questions doivent être courtes. On ne peut pas se présenter à la soutenance comme si on va à la plage ou comme si l’on va mendier ou encore se déguiser en jeune cadre dynamique sans en supporter les atours. Au mieux, regarder votre aspect et consulter, sur ce point, votre entourage. Si l’on n’a pas eu la chance de naitre avec des talents d’orateurs, ni avec un physique divin, aucune préparation, aucun coaching ne peut permettre de redresser la barre. On doit partir de ce que l’on est, ce qui est naturellement suppose qu’on se connaisse et que l’on ait, si possible si on la supporte, vu son image en mouvement. C’est à partir d’une évaluation de sa capacité que des améliorations peuvent être apportées. Rassurez-vous en vous équipant :
- Une montre lisible ; - Le mémoire marqué aux pages importantes ; - Des notes éventuellement ; - Un peu d’eau.
Section 2 : LA SOUTENANCE STRICTO SENSU La soutenance amène, au mieux, une plus-value et, au pire, elle ne sera qu’un mauvais souvenir une fois passée. La crédibilité d’un individu, si doué qu’il soit en droit, peut-être réduite à néant par des détails. Il faut adopter une posture correcte lors de la soutenance. En dehors de l’habillement, il y a, en matière de communication, le politiquement correct. Les pieds bien à plat plutôt que les jambes croisées, les bras ouverts et les mains apparentes et mobiles, les yeux au maximum sur les membres du jury, mais sans les fixer ni les défier, des notes que l’on fait glisser plutôt que des pages que l’on tourne avec véhémence, un sourire si l’on peut, ce sont là quelques conseils avisés. Quoiqu’il en soit, il faut éviter la nervosité et faire attention au débit et à l’articulation des mots. Un niveau sonore de la diction est de rigueur. En tout cas, le niveau sonore doit être suffisant, le propos non monocorde, la diction la moins saccadée possible. Pour les questions, il faut essayer de varier le niveau des réponses ; on peut faire semblant d’oublier certaines questions embarrassantes. On peut, par exemple, baisser le ton si l’on veut ramener l’attention du jury lorsque des membres du jury parlent entre eux. Il faut éviter les phrases longues (sujet, verbe, complément). Il faut prendre des notes sur les différentes questions posées par les membres du jury. Si vous ne savez pas répondre, il faut faire préciser la question au membre qui l’a posé ; sauf si vous voulez la faire oublier, auquel cas vous pourrez faire mine, évidemment à vos risques et périls, de l’oublier en valorisant une autre question. Il ne faut jamais verser dans l’agressivité et, autant que faire ce peux, jamais dans la panique.
[1] Suis-je capable de traiter le sujet ? Ce sujet est-il faisable ? [2] La moitié de l’introduction ou moins [3] Eviter systématiquement les verbes conjugués [4] Ne pas démarrer par l’introduction. [5] La problématique doit être en adéquation avec le plan. Elle est un ensemble de questions (3 conseillées) dont une principale et d’autres secondaires. La problématique doit permettre de répondre par les deux (2) parties du devoir. [6] Un troisième facteur peut être ajouté : le facteur humain, les acteurs. Cf. le temps juridique. [7]De quoi dois-je parler ? Pourquoi vais-je en parler ? Comment vais-je en parler ? [8] Dans les énoncés, pas de verbes conjugués. En secours, on peut utiliser le participe présent et le participe passé [9] La première personne à remercier est le directeur de mémoire. [10] Les abréviations conventionnelles uniquement [11] Il doit tenir sur une seule page. Il contient uniquement les grands titres (introduction, les deux parties, les deux chapitres de chaque partie, les deux sections de chaque chapitre, la conclusion) avec la pagination
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